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Dès le Xe siècle, le peuple profitait un maximum des derniers jours précédant les mortifications du carême en se divertissant et en savourant les plaisirs et les joies de la vie.
En 1094 le carnaval était déjà mentionné dans une charte du doge Faliero, et en 1269 le Sénat prescrivait qu’on eût à considérer la veille du Carême comme un jour de fête (mardi gras).
On pouvait alors porter le masque, grâce auquel on retrouvera plus tard une ombre de l’égalité perdue au cours du temps, quand sous des vêtements d’emprunt les nobles fraternisaient encore avec le peuple.
En compensation à son inaction politique, le peuple s’attachait à ce faste glorieux qui caractérisait les fêtes commémoratives de Venise, et s’oubliait dans les conflits entre les grandes familles, dans les chasses au taureau et bien sûr dans les fêtes du carnaval, qui servaient à montrer toutes les séductions de la richesse, tous les caprices de la mode.
Dans les fêtes du carnaval surtout éclataient l’ardeur et la joie de la vie, l’harmonie des couleurs, la pompe et l’émulation du luxe.
Pour éviter le ressentiment populaire, une loi interdisait aux riches vénitiennes de porter leurs bijoux en public, sauf pendant les fêtes officielles et durant les derniers jours du carnaval !
Le carnaval leur permettait enfin de satisfaire toutes leurs coquetteries.
Au milieu de la multitude animée, mobile, joyeuse, parmi la lueur des torches et le bruit des trompettes, circulaient des masques aux mille déguisements étincelants d’or et de pierreries, et des matrones aux robes précieuses dont la queue immense était soutenue par des servantes.
Au milieu de cette fermentation le peuple était plutôt bon et pacifique.
On voyait rarement dans la foule énorme des gestes menaçants et des rixes.
Pas besoin d’un service d’ordre, ou de forces de sécurité : tout ce grand mouvement passait, et s’écoulait paisible et joyeux à travers les calli, comme une véritable fête de famille.
La Réputation du Carnaval de Venise
Les raisons du succès et de la réussite du carnaval de Venise depuis la renaissance (et peut-être même avant) étaient à la fois politiques et économiques.
Le peuple, qui aimait les fêtes et les divertissements publics, trouvait dans le carnaval l’amusement et le plaisir, mais il y trouvait surtout une liberté d’expression qui n’existait nulle part ailleurs.
On pouvait critiquer et se moquer de qui on voulait comme on voulait : pendant le carnaval, la République aristocratique devenait démocratie sous la forme du rire et de la joie.
Les règles de préséance s’effaçaient, seule la fête du carnaval rassemblait tout le monde sous sa bannière.
Le défoulement du carnaval était un facteur de paix sociale.
L’arrivée massive des étrangers, (entre 20 et 30 000, selon certains) parmi lesquels on pouvait compter des souverains, qui venaient là pour profiter au maximum des amusements et des plaisirs que pouvait leur offrir l’incognito du masque, représentait une manne économique pour Venise doublée d’une réputation unique de liberté et de magnificence.
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