NAPOLI e dintorni
À propos de la ville de Naples, nombreux sont ceux qui ont essayé de la raconter, et personne n’a jamais pleinement réussi. Ne croyez pas que je vais venir, moi aussi, allonger la liste des ingénus qui pensent pouvoir définir en un article l’impossible identité d’une ville et de ses habitants !
Naples est insaisissable et ceux qui écrivent à son propos en tirent chaque fois une impression différente parce que, tout comme le mystère, Naples dépasse l’entendement : elle est à la fois tout et son contraire.
(…)
On ne peut pas la comprendre, on ne peut que l’aimer pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle n’est pas, à l’image de tous les grands amours. C’est ainsi que dans ce numéro, plutôt que vous laisser déambuler parmi les ruelles des Quartiers Espagnols, leurs boutiques artisanales et leurs nombreux « vasci » (i bassi) avec, pourquoi pas, des photos dignes de cartes postales, nous avons décidé de donner la parole à ses femmes : « Voix de femmes » est l’article qui racontera la ville à travers certaines des Napolitaines – de naissance ou d’adoption, légendaires ou littéraires – les plus entreprenantes, courageuses, fortes, révolutionnaires ; toutes, à leur manière, ont façonné la ville et son caractère complexe.
De ce premier numéro de l’année 2021, il ne pouvait pas être absent, lui, l’Italien par excellence : Dante Alighieri, le poète et père de la langue italienne.
En cette année où l’Italie (le Bel Paese, aurait-il dit) célèbre le sept-centième anniversaire de sa mort, nous avons demandé à Alessandro Barbero, universitaire et grand divulgateur, des éclairages concernant la vie du poète, mais aussi son temps.
(…) Bien sûr, si aujourd’hui nous parlons italien, c’est aussi grâce à Dante Alighieri. L’histoire est bien connue, nous en avons déjà parlé plusieurs fois dans les pages de RADICI : le Sommo Poeta conféra dignité littéraire au florentin en l’adoptant pour la rédaction de son œuvre. Mais jusqu’alors, comment parlait-on, comment écrivait-on en Italie ? Combien y avait-il de langues dans le pays ? Est-il vrai que si les Français ne s’en étaient pas mêlés, nous parlerions aujourd’hui sicilien ? Voilà quelques-unes des questions abordées de ce numéro de RADICI.
L’actualité, pour sa part, est là pour nous rappeler l’un des vices les plus anciens que l’Italie traîne derrière elle : son besoin d’un homme seul aux commandes, de l’homme de la Providence (évidemment ce n’est jamais une femme). C’est comme ça. C’est ce que nous avons systématiquement fait, à chaque fois que l’Italie s’est retrouvée aux prises avec une crise politique, sociale ou économique. Cette fois-ci, le Palazzo Chigi (siège du gouvernement italien) est entre les mains « providentielles » de Super Mario, qui a pris la place d’un simple avocat qu’est Giuseppe Conte. Lorenzo Tosa et Vincent Engel se livrent à leur désormais traditionnel ping-pong à ce propos, s’interrogeant tour à tour sur l’histoire et l’origine de ces hommes providentiels italiens.
Heureusement, Davide Turrini nous rappelle que l’homme ne vit pas que de politique, mais bien aussi de cinéma. Un ceinturon et une paire de bottes suspendus qui traînent dans le sable du désert. Cela ne vous dit rien ? Un cowboy, allongé sur une charrette, qui baille sous un chapeau couvrant son visage et la camera qui zoome d’abord sur le personnage entier avant de se déplacer vers ses pieds nus. Oui, sur ce chariot somnole, tranquille, Terence Hill. « Lo chiamavano Trinità »… comment ne pas s’en souvenir. Le film, sorti le 22 décembre 1970, fut un succès énorme autant qu’inattendu. Terence Hill se raconte dans une interview riche de souvenirs. Et il voudrait bien distribuer quelques gifles, mais à une certaine politique qui ne s’occupe pas des problèmes des gens. D’ailleurs, pour mémoire : « Dieu pardonne… moi pas ! »
Sorry, the comment form is closed at this time.