Fév 222016
 

eco2Grand intellectuel italien, l’écrivain Umberto Eco, décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 84 ans, était un universitaire, linguiste et philosophe qui a connu la gloire mondiale avec un thriller médiéval et érudit, Le Nom de la rose .
Ce philosophe de formation, célébré sur le tard alors qu’il approchait de la cinquantaine, a réussi un coup de maître avec son premier roman publié en 1980, Le Nom de la rose s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires et a été traduit en 43 langues. Il a été adapté au cinéma en 1986 par le Français Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle du frère Guillaume de Baskerville, l’ex-inquisiteur chargé d’enquêter sur la mort suspecte d’un moine dans une abbaye du nord de l’Italie. Truffé de latin, le polar de ce sémiologue de renom à la rondeur affable a même été la cible d’éditions pirates, notamment en arabe sous le titre Sexe au couvent… Autre conséquence, non négligeable pour l’édition italienne, « Le Nom de la rose a relancé le roman en Italie et la littérature italienne à l’étranger. Les écrivains italiens ont à nouveau été traduits », souligne le critique et romancier italien Alain Elkann.
Après Le Nom de la rose, il a notamment offert à ses lecteurs Le Pendule de Foucault (1988), L’Île du jour d’avant (1994) et La Mystérieuse Flamme de la reine Loana (2004).

Son dernier roman, Numéro zéro, publié en 2014 est un polar contemporain centré sur le monde de la presse. Il est aussi l’auteur de dizaines d’essais sur des sujets aussi éclectiques que l’esthétique médiévale, la poétique de Joyce, la mémoire végétale, James Bond, l’art du faux, l’histoire de la beauté ou celle de la laideur.
« Le beau se situe à l’intérieur de certaines limites tandis que le laid est infini, donc plus complexe, plus varié, plus amusant », expliquait-il dans une interview en 2007, ajoutant qu’il avait « toujours eu de l’affection pour les monstres ». Affirmant « écrire pour s’amuser », Il Professore – des yeux malicieux derrière des lunettes et une barbe blanche – était aussi bibliophile et possédait plus de 30 000 titres dont des éditions rares. « Eco était un premier de la classe, très intelligent, très érudit. Il a incarné avec brio la figure de l’intellectuel européen. Il était aussi à l’aise à Paris et Berlin qu’à New York ou Rio », estime Alain Elkann.

Citations emblématiques de Umberto Eco:

  • “Les faiblesses des méchants sont les mêmes que celles des saints.”
  • “Laisse parler ton coeur, interroge les visages, n’écoute pas les langues…”
  • “Si Dieu existait, il serait une bibliothèque.”
  • “La télévision rend intelligent les gens qui n’ont pas accès à la culture et abrutit ceux qui se croient cultivés.”
  • “La science ne consiste pas seulement à savoir ce qu’on doit ou peut faire, mais aussi à savoir ce qu’on pourrait faire quand bien même on ne doit pas le faire.”
  • “Les thèmes de la tragédie sont universels, alors que ceux de la comédie sont plus ancrés dans les cultures.”
  • “Il y a quatre types idéals : le crétin, l’imbécile, le stupide et le fou. Le normal, c’est le mélange équilibré des quatre.”

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