Italie, 1h40 Avec : Luca Marinelli, Alessandro Borghi, Silvia D’Amico
« Mauvaise Graine » (titre original « Non essere cattivo » – Sois pas méchant) est le troisième et dernier film de Claudio Caligari. Dans une cohérente continuité avec les deux précédents (« Amore Tossico » et « L’odore della notte », on peut le voir comme l’aboutissement et le testament spirituel et poétique de l’auteur, décédé juste avant la conclusion du tournage.
Valerio Mastandrea, grand ami du réalisateur et interprète de son long-métrage précédent, a produit et terminé l’œuvre, qui a été présentée au festival de Venise 2015 où Alessandro Borghi a remporté le prix Pasinetti. Le film est aussi candidate aux David di Donatello 2016 (les Oscars italiens) dans seize catégories. »
L’histoire se déroule en 1995, mais on ne voit pas une grande différence avec 2015 (année pendant laquelle le film a été réalisé, même s’il a eu une gestation très longue) ou avec la réalité décrite par le poète.
Cesare (Luca Marinelli) et Vittorio (Alessandro Borghi) ont grandi ensemble et ensemble ils essaient de survivre en vendant de la drogue, en faisant de petits vols et de petites escroqueries. Drogués, criminels, violents, cyniques, on assiste à leurs tentatives de rédemption – qui échouent toujours – mais on n’arrive pas à les voir comme des véritables méchants.
Si à Ostia la morale commune n’a pas sa place, les figures qui l’habitent sont douées d’une humanité profonde et sincère qui se mélange sans conflit avec le crime : Cesare s’occupe de sa petite nièce malade (la fille de sa sœur morte du SIDA) et Vittorio se révèle être un père affectueux.
Cette difficile cohabitation de sentiments est possible grâce au jeu d’acteur émouvant des deux protagonistes, qui exhibent des cernes, des larmes, joie et désespoir comme deux revers de la même médaille.
Le salut n’appartient pas aux équilibres d’Ostia, aucune rédemption n’est prévue ni possible, le seul lot n’est qu’une faible lueur d’optimisme dans l’avenir.
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