Avr 152016
 

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« La jeune épouse »

Avec délicatesse et virtuosité, l’auteur de Soie et de Novecento pianiste ne se contente pas de recréer un monde envoûtant, au bord de la chute, qui n’est pas sans rappeler celui que Tomasi di Lampedusa dépeint dans Le guépard.
Il nous livre aussi, l’air de rien, une formidable réflexion sur le métier d’écrire.

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Titre original: La sposa giovane

Trad. de l’italien par Vincent Raynaud

Collection Du monde entier, Gallimard /224 p. / 19,50 €

Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Épouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d’Argentine car elle doit épouser le Fils. En attendant qu’il rentre d’Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Épouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant, qui lui dévoilera les mystères de cette famille aux rituels aussi sophistiqués qu’incompréhensibles. Mais le Fils ne revient toujours pas, il se contente d’expédier toutes sortes d’objets étranges, qui semblent d’abord annoncer son retour puis signifient au contraire sa disparition. Quand la Famille part en villégiature d’été, la Jeune Épouse décide de l’attendre seule, une attente qui sera pleine de surprises.

La Sposa giovane, di Alessandro Baricco. Il booktrailer

Avr 142016
 

Jacques-P

Malgré l’acharnement du temps et des éléments qui s’exercent contre elle, Venise ne meurt pas encore. Cette force, elle la doit à son âme sereine, fruit d’une longue histoire construite par un peuple hors du commun : les Vénitiens. La Sérénissime nous livre ainsi des leçons passionnantes : leçon de démocratie à travers les différentes formes de pouvoir qu’elle a expérimentées, leçon d’économie car Venise a eu une place spécifique durant le miracle italien, leçon de géographie et d’urbanisme, avec l’originalité des campi, ces placettes qui animent la ville, et surtout leçon sur l’art et la manière de vivre ensemble, dans la concorde et la coopération.

Cette histoire inédite de Venise ne pouvait être contée que par quelqu’un qui y a vécu et a été fasciné par la fragilité de son élégance. Jacques Prades a mené des recherches en anthropologie économique pendant quatre ans dans le Nord de l’Italie. Il a publié de nombreux ouvrages, dont « Tous en coopératives ! » chez le même éditeur. Il enseigne l’économie sociale à l’université Toulouse Jean Jaurès. La préface est signée de Serge Latouche, professeur à l’Université Paris-Sud et « objecteur de croissance ».

Jacques-P

 

Avr 142016
 

Beau « Bouquins » monographique sur Venise, avec des promenades, une synthèse historique, des extraits littéraires et un dictionnaire varié dans lequel Fabien Coletti et Hélène Mitayne ont commis une quarantaine de pages !

http://www.bouquins.tm.fr/site/venise_&100&9782221128749.html

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Conçu par une équipe d’universitaires français et italiens, ce volume est un des ouvrages les plus riches et ambitieux consacré à cette ville mythique qui continue de fasciner des millions de visiteurs.

Venise – «l’un des secrets les plus poétiques qui aient jamais existé sur cette terre», selon l’un de ses meilleurs connaisseurs, Dino Buzzati – ne cesse de fasciner ses innombrables visiteurs par sa splendeur architecturale et son mystère troublant et enchanteur.
Fruit du travail conjoint de collaborateurs français et italiens venus d’horizons différents, ce volume nous plonge au coeur de cette ville mythique au fil d’une exploration minutieuse et originale qui contredit bien des clichés sans altérer sa légende. Il montre comment elle s’est construite à travers le temps par une volonté acharnée de domination de son milieu naturel. Pendant des siècles, Venise a été un État autonome, une république rebelle et une puissance maritime redoutée. Une cité hors normes dont le prestige se nourrit de l’imaginaire qu’elle suscite. La ville de l’amour, de la séduction, de la sensualité, mais aussi le symbole de la fin d’un monde.
Au gré des promenades qu’il propose, cet ouvrage d’une ampleur sans équivalent permet d’accéder à une connaissance à la fois réaliste et intime de la vie vénitienne. Prisée depuis toujours par les écrivains français, Venise a aussi inspiré des auteurs de toutes nationalités. Les textes rassemblés dans l’anthologie, souvent méconnus et parfois inédits, témoignent de cette dimension cosmopolite. Grâce au Dictionnaire des lieux, personnages, oeuvres d’art, institutions, fêtes et traditions qui clôt cet ensemble, le lecteur pourra inventer son propre parcours dans une cité labyrinthique au charme inépuisable.

Mar 142016
 

Le Vendredi 1er avril 2016 à 18h30 au 20 Grande Rue Nazareth.

Un auteur, Cristina Noacco : une rencontre en images, voix et musique autour de son œuvre poétique; une invitation à la découverte de sa région d’origine et à la dégustation de quelques cépages autochtones…

Participation: 5 €

Nous dégusterons quelques vins du Frioul et des »stuzzichini » (apéritifs) vous seront offerts!

Noacco

 

 

Fév 222016
 

eco2Grand intellectuel italien, l’écrivain Umberto Eco, décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 84 ans, était un universitaire, linguiste et philosophe qui a connu la gloire mondiale avec un thriller médiéval et érudit, Le Nom de la rose .
Ce philosophe de formation, célébré sur le tard alors qu’il approchait de la cinquantaine, a réussi un coup de maître avec son premier roman publié en 1980, Le Nom de la rose s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires et a été traduit en 43 langues. Il a été adapté au cinéma en 1986 par le Français Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle du frère Guillaume de Baskerville, l’ex-inquisiteur chargé d’enquêter sur la mort suspecte d’un moine dans une abbaye du nord de l’Italie. Truffé de latin, le polar de ce sémiologue de renom à la rondeur affable a même été la cible d’éditions pirates, notamment en arabe sous le titre Sexe au couvent… Autre conséquence, non négligeable pour l’édition italienne, « Le Nom de la rose a relancé le roman en Italie et la littérature italienne à l’étranger. Les écrivains italiens ont à nouveau été traduits », souligne le critique et romancier italien Alain Elkann.
Après Le Nom de la rose, il a notamment offert à ses lecteurs Le Pendule de Foucault (1988), L’Île du jour d’avant (1994) et La Mystérieuse Flamme de la reine Loana (2004).

Son dernier roman, Numéro zéro, publié en 2014 est un polar contemporain centré sur le monde de la presse. Il est aussi l’auteur de dizaines d’essais sur des sujets aussi éclectiques que l’esthétique médiévale, la poétique de Joyce, la mémoire végétale, James Bond, l’art du faux, l’histoire de la beauté ou celle de la laideur.
« Le beau se situe à l’intérieur de certaines limites tandis que le laid est infini, donc plus complexe, plus varié, plus amusant », expliquait-il dans une interview en 2007, ajoutant qu’il avait « toujours eu de l’affection pour les monstres ». Affirmant « écrire pour s’amuser », Il Professore – des yeux malicieux derrière des lunettes et une barbe blanche – était aussi bibliophile et possédait plus de 30 000 titres dont des éditions rares. « Eco était un premier de la classe, très intelligent, très érudit. Il a incarné avec brio la figure de l’intellectuel européen. Il était aussi à l’aise à Paris et Berlin qu’à New York ou Rio », estime Alain Elkann.

Citations emblématiques de Umberto Eco:

  • “Les faiblesses des méchants sont les mêmes que celles des saints.”
  • “Laisse parler ton coeur, interroge les visages, n’écoute pas les langues…”
  • “Si Dieu existait, il serait une bibliothèque.”
  • “La télévision rend intelligent les gens qui n’ont pas accès à la culture et abrutit ceux qui se croient cultivés.”
  • “La science ne consiste pas seulement à savoir ce qu’on doit ou peut faire, mais aussi à savoir ce qu’on pourrait faire quand bien même on ne doit pas le faire.”
  • “Les thèmes de la tragédie sont universels, alors que ceux de la comédie sont plus ancrés dans les cultures.”
  • “Il y a quatre types idéals : le crétin, l’imbécile, le stupide et le fou. Le normal, c’est le mélange équilibré des quatre.”
Fév 222016
 

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Aveva 84 anni. E’ stato filosofo, semiologo e grande esperto della comunicazione. Non ha mai perso la voglia di osservare la politica. Aveva appena lanciato una nuova casa editrice « La Nave di Teseo », dopo aver rifiutato di restare in quella che lui chiamò « La Mondazzoli », la fusione Mondadori-Rcs. E’ stato anche storico collaboratore di Repubblica e de l’Espresso
Il mondo perde uno dei suoi più importanti uomini di cultura contemporanei e a tutti noi mancherà il suo sguardo sul mondo. Aveva 84 anni, è stato scrittore, filosofo, grande osservatore ed esperto di comunicazione e media. La conferma della scomparsa dell’autore de « Il nome della Rosa » e de « Il pendolo di Foucault » è stata data dalla famiglia a Repubblica.

La morte è avvenuta alle 22.30 di ieri sera nella sua abitazione.

 

Fév 122016
 

Un grand et beau livre à son deuxième tirage…

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Des entretiens avec les plus grands acteurs, actrices et réalisateurs italiens, menés par des journalistes qui ne sont pas uniquement des spécialistes du cinéma italien, mais de véritable « plumes », reporters, écrivains, essayistes, qui ont marqué les grandes pages du journalisme italien et international de la période : Oriana Fallaci, Alberto Moravia, Oreste Del Buono, Claudio Carabba ou encore Lietta Tornabuoni.
Une collaboration avec la maison d’édition Rizzoli/Corriere della Sera.
Ce premier livre aborde :
«Le néoréalisme» avec, entre autres, Roberto Rossellini, Giuseppe De Santis, Luchino Visconti, ou encore Totò et Anna Magnani.
«L’Italie du boom», autour de Federico Fellini et Marcello Mastroianni, Giulietta Masina et Claudia Cardinale ou Sophia Loren, la comédie avec Dino Risi et Mario Monicelli et les débuts du cinéma politique porté par Francesco Rosi.
«L’Italie des conflits» et un acteur emblématique, Gian Maria Volonté, mais aussi des réalisateurs comme Pier Paolo Pasolini, Marco Ferreri et Elio Petri, Michelangelo Antonioni ou encore le jeune Marco Bellocchio.
En attendant prochainement le deuxième volume consacré au cinéma contemporain (sur lequel la rédaction de RADICI travaille), je vous conseille ce premier volet afin de ne pas perdre ce duo éditorial inédit et avec une iconographie d’exception.

Fév 122016
 

Maison d’édition: RADICI EDITALIE /nouvelle ouvrage sous la direction de Gualtiero Bertelli

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Un livre riche de 300 chansons et enrichi cette fois des partitions. Un ouvrage important qui pour beaucoup réveillera des souvenirs personnels ou familiaux qui, pour d’autres, sera source de découvertes nouvelles.

Après le succès du livre, « Cette Italie que m’en chante », la maison d’édition, RADICI EDITALIE a décidé de produire un nouveau volume de chants, plus ambitieux. Pour le diriger, ils ont fait appel à l’un des plus grands experts italiens du chant populaire et traditionnel, que beaucoup d’entre vous connaissent déjà : Gualtiero Bertelli ! C’est à lui que l’on doit, en effet, la mise en musique du spectacle qui connaît actuellement un vif succès: « ITALIENS quand les émigrés c’était nous ». Un livre riche de plus de 300 chansons et enrichi cette fois des partitions. Un ouvrage important qui pour beaucoup réveillera des souvenirs personnels ou familiaux qui, pour d’autres, sera source de découvertes nouvelles.
528 pages (287 chants avec partitions) 25 € + 5 € frais de port
10, rue Espinasse – 31000 Toulouse
Tél : 05 62 17 50 37

http://www.radici-press.net/

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Jan 152016
 

livrenPar Riccardo Borghesi :
» Le portrait de la « ville éternelle » dressé dans Suburra, est tellement extrême, à mi chemin entre Grozny pendant la guerre de Tchétchénie et Medellin aux beaux temps de Pablo Escobar, ou, si vous préférez, à mi chemin entre Sodome et Gomorrhe, qu’il pourrait sembler une pure fiction.

Mais malheureusement il ne s’agit pas d’une fiction. Les deux auteurs, Giancarlo de Cataldo (juge et auteur de best sellers policiers, dont le très connu « Romanzo criminale ») et Carlo Bonini (journaliste d’investigation à la « Repubblica ») se sont profondément inspirés de la réalité et de l’inextricable écheveau qui relie les milieux du crime, des affaires et de la politique, à l’ombre des palais du pouvoir et de la coupole de Saint Pierre.

L’histoire qu’on raconte ici, est la suite idéale de « Romanzo Criminale». C’est le récit de la façon dont le grand banditisme du siècle dernier a réussi à survivre, à se réinventer et à prendre possession de Rome dans le nouveau contexte de la mondialisation du crime, du berlusconisme et du déclin de l’église catholique.

On parle de politiciens corrompus, de grandes spéculations immobilières, de micro et macro banditisme, de drogue, de prostitution, de violence extrême et gratuite, de règlements de comptes, de massacres, de haut clergé corrompu et inhumain, de policiers salauds et vendus, de mafias de tous bords et provenances. Mais aussi d’hommes de lois idéalistes de grande rigueur morale, et de pauvres épaves humaines, écrasées par ce système corrompu.

L’histoire tourne autour d’une énorme spéculation immobilière, dans la période qui précède la chute du régime berlusconien, mais la colonne vertébrale du roman est un duel. Un duel entre un « mauvais maître » et son élève trahi et blessé dans ses sentiments les plus profonds. Le premier fut idéologue d’extrême droite, fasciste révolutionnaire et « surhommiste », qui, finie l’époque des idéologies, deviendra, en passant par la « Banda della Magliana », le bandit le plus influent de la capitale.

Le deuxième fut son élève préféré, pur dans ses idéaux et dans sa foi (eh oui, à Rome ont existé aussi des fascistes purs et idéalistes!) qui, une fois trahi par la trajectoire criminelle du maître, deviendra le policier le plus aguerri en service à Rome. Maître et élève se livreront bataille jusqu’à la dernière page.

Certaines choses du roman ne m’ont pas convaincu. Je parle de certains personnages caricaturaux et excessifs, comme Alice la batailleuse, tellement pure et ingénue qu’elle en devient insupportable. Ou le recours à certains des topos les plus banals du roman policier à l’italienne: l’amour entre opposés, voué au naufrage par incompréhension; les personnages qui racontent les morceaux de musique qu’ils sont en train d’écouter (insupportable!); le recours aux hackers pour fouiller via internet sur les serveurs des méchants; le jeune et bon policier du Frioul, naïf et intègre. Ingénuités dignes d’un élève de première année d’école de scénariste.

Quoi qu’il en soit, et malgré cela, le roman est entraînant et prenant, on le lit d’une seule traite. Il est épique, riche en histoires les unes plus épouvantables que les autres, plein de super-méchants dignes des aventures de Spiderman. Le lecteur qui ne connaît pas Rome et son histoire récente, pourrait en rester stupéfait.

PS 1: la sortie du roman suit de deux mois celle de son adaptation cinématographique. Je dois dire que, même si De Cataldo a participé à l’écriture du scénario, le livre est extrêmement plus riche et intéressant. Dans le film la police disparaît laissant la ville complètement entre les mains des bandits; le rôle du Vatican devient effacé, même s’il est le moteur des affaires et de la corruption. Disparaît aussi le duel, qui est le cœur du roman.

PS 2: pour ceux qui voudraient mieux comprendre ce qu’on entend par idéologie fasciste révolutionnaire, et comment il est possible de se croire pur tout en adorant le Duce, je conseille la lecture du très beau roman de Antonio Pennacchi, « Il Fasciocomunista » (« Mon Frère est fils unique », c’est le malheureux titre de la traduction française), qui relate de la guerre d’idéologie extrême-droite/extrême-gauche dans la Rome des années soixante-dix. «
Riccardo Borghesi